Des réponses à vos questions sur l’HIFU

Oui. Il s’agit d’un traitement français inventé et développé à LYON. Le 1er patient a été traité à Lyon en 1993. Progressivement la technique s’est exportée, il existe actuellement 67 centres en France et plus de 200 centres dans le monde dont 45 aux USA.
De nombreuses publications ont été produites sur l’HIFU et les plus importantes rapportent des résultats avec des suivis de 10 à 15 ans.

Le traitement HIFU se fait sous anesthésie générale et dure entre 1 et 2 heures en général. Les ultrasons sont appliqués à l’aide d’une sonde endorectale, il n’y a donc aucune cicatrice. En général la stratégie comporte deux étapes souvent séparée de quelques mois :

• avant l’HIFU, une réduction du volume prostatique par les voies naturelles (laser en général, cette étape permet de réduire le volume prostatique pour optimiser l’application ultérieure des ultrasons et faciliter la reprise des mictions. Elle nécessite une hospitalisation de 2 à 3 jours.
• quelques mois après cette 1ère étape, et après avoir vérifié par échographie la réduction de volume de la prostate, on peut faire le traitement HIFU proprement dit, il est souvent fait en ambulatoire.

Non, l’HIFU est-il possible pour tout cancer de prostate, comme pour toute technique, il y a des critères à respecter en termes d’âge, d’agressivité du cancer, de sa localisation dans la prostate et du volume de celle-ci pour pouvoir proposer un HIFU : tous ces points seront à examiner avec votre urologue au moment de la décision de traitement.

Oui, et c’est là un de ses intérêts principaux. Lorsque le bilan complet (biopsies, IRM, voire re-biopsies) a montré que le cancer était localisé à une partie de la prostate seulement, il est possible techniquement de limiter l’application des ultrasons focalisés à la partie touchée seulement : cela permet de raccourcir la durée de traitement et limiter les effets secondaires, notamment le risque d’incontinence et de troubles de l’érection.

Oui, on peut faire plusieurs HIFU à un même patient mais il a été montré que le bénéfice est faible au-delà de 2 sessions.

L’HIFU est un traitement qui ne coupe pas les ponts, ce qui le rend particulièrement intéressant. En cas de récidive du cancer après HIFU, on peut proposer une 2ème séance HIFU, une radiothérapie, on peut même opérer et faire une prostatectomie, ou encore bénéficier de traitement par hormonothérapie. La décision du meilleur traitement de rattrapage doit être discutée au cas par cas.

Oui ! contrairement à la chirurgie qui est exceptionnellement pratiquée en cas de récidive du cancer après radiothérapie, le traitement HIFU est possible à certaines conditions. Le dossier doit être particulièrement bien étudié avec votre urologue et le rapport bénéfice-risque bien discuté.

Ils sont de 3 ordres : une période transitoire d’incontinence urinaire est possible, elle est en général modérée et cède avec le temps. Les troubles de l’érection dépendent du statut avant l’intervention et de la quantité d’ultrasons appliqués mais dans le cadre d’un traitement focal notamment, les érections peuvent être bien préservées.

Il peut y avoir des épisodes de blocage urinaire (difficulté à uriner, voire rétention) dûs soit à des débris dans la loge prostatique, pouvant nécessiter un « nettoyage » par votre urologue sous anesthésie, ce qui améliore en général rapidement la situation, soit à des problèmes de rétrécissement de l’urètre ou de la loge prostatique occasionnant une gêne à la miction et pouvant également justifier d’une correction sous anesthésie par les voies naturelles.

Le traitement HIFU est en général réalisé en ambulatoire, le patient peut ressortir le jour même, avec une sonde urinaire qui sera retirée 2 à 3 jours après le traitement (cette sonde est utile pour prévenir la rétention urinaire qui surviendrait en son absence à cause de l’œdème créé par les ultrasons).

Après l’ablation de la sonde, il peut y avoir une période d’inconfort urinaire (incontinence, difficultés, brûlures) qui est en général gérée par des antalgiques simples, parfois des antibiotiques en cas d’infection urinaire qui peut être recherchée par une analyse.

Pour ce qui est du suivi à plus long terme, on contrôle l’efficacité du traitement par la décroissance du PSA dans l’année qui suit le traitement. Dans certains cas (notamment en cas de traitement focal), votre urologue complètera la surveillance par IRM voire une biopsie de contrôle.